Histoires de nuls

Actualités

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Aucune des trois équipes en lice entre jeudi et vendredi n’est parvenue à faire mieux que match nul. Si comptablement chaque équipe emporte un point, ces derniers n’ont de loin pas la même signification en l’état des classements et ambitions respectives. Analyse des conséquences de ces histoires de nuls.

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Venoge 30+ – Nord Gros de Vaud

1-1 (1-1)

Roche – Venoge 30+ Élite

1-1 (0-1)

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Venoge – Amical Saint-Prex

3-3 (1-2)

Il y a moins de trois mois, cette affiche correspondait à un match de finales en 3ème ligue qui allait lancer une quinzaine historique pour les deux clubs et le football vaudois entre promotions sportive et administrative en passant par un règlement ignoré.

Ce vendredi 16 septembre 2016 cette même affiche correspondait à un match de deux équipes appartenant désormais à la 2ème ligue, peu importe le chemin emprunté, et séparées de deux points au classement après un début de saison satisfaisant pour des néo-promus. Après le débarquement de la campagne à la ville de juin dernier, la ville rendait donc visite à la campagne avec un déluge de quelques minutes en guise de bienvenue.

Le début de la rencontre entre les riches visiteurs et les modestes locaux validait un niveau de jeu correspondant à la ligue déjà entrevu lors de ce fameux match de finales. Difficile de dire laquelle des deux équipes prenait le dessus durant les 15 premières minutes tout en devant reconnaître la plus grande lucidité et simplicité de Saint-Prex au contraire de quelques gros risques pris inutilement par les hommes de Luis. Cette différence restera d’ailleurs vraie jusqu’au terme de la rencontre expliquant beaucoup sur 2 des réussites de nos hôtes.

La première viendra à la 18ème minute après un ballon bêtement perdu à mi-terrain permettant le débordement éclair du n°7 adverse qui pouvait crucifier Raphaël Paudex d’un missile à bout portant, 0-1. Se créant moins d’occasions que lors des trois dernières rencontres, c’est surtout l’absence de Capela au cœur du dispositif tactique qui pesait lourd sur l’activité du meneur de jeu Leo Loba obligé de jouer plus bas en étant aligné à côté d’un Pipo jouant dans un tout autre registre que son traditionnel compère et qui ne confirmait pas son entrée intéressante de Grandson.

Pourtant et grâce à un état d’esprit toujours remarquable, les hommes de Luis parvenaient à égaliser à la 29ème minute grâce à l’éternel Jorge, 1-1. Ce même Jorge allait pourtant connaître des émotions bien différentes lorsque, sur une action de défense mal maitrisée dans nos seize mètres, il devait provoquer un penalty à la 40ème transformé par le n°9, 1-2.

Mais alors que la très faible assistance pensait atteindre la mi-temps sur ce même score, la Une obtenait elle aussi un penalty à la 45ème et s’autorisait la possibilité de remettre les compteurs à zéro avant la seconde période. Outre le fait que la faute sifflée aurait dû être synonyme de rouge puisque de dernier recours, la frappe à 9 mètres de Pipo devait se heurter à l’excellent portier adverse qui refusait un retour à la parité. Ce coup de massue laissait présager le doute sur la suite des débats à l’heure du thé.

Comme encore traumatisée par cet échec, la Une allait concéder le 1-3 dès la 47ème minute sur une frappe en pleine toile reprise de la ligne des seize mètres par le n°6 adverse au bout d’un corner repoussé qui … n’aurait jamais dû avoir lieu. En effet, ce coup de coin obtenu par St-Prex l’était au bout d’une occasion entachée d’un hors-jeu de près de 2 mètres observé de tous sauf du juge de ligne totalement dépassé et incapable de suivre la ligne du dernier défenseur. A ce moment-là les doutes étaient permis sur la capacité de la Une à renverser le cours du jeu surtout que plusieurs joueurs se plaignaient à tour de rôle de douleurs en tous genres.

Mais c’était sans compter sur le traditionnel but annuel de Stevan qui avait choisi d’intervenir à la 60ème minute sur une tête en forme de coup de canon, 2-3 et la confirmation d’un état d’esprit remarquable, toujours positif, qui anime notre équipe fanion. Pourtant, les minutes qui s’égrenaient gentiment ne permettaient pas de dire que le résultat final permettrait de remmener le moindre point.

Arriva alors la 92ème minute et une action du désespoir avec un centre sur la droite et le gardien adverse qui captait le ballon lors d’un contact licite avec l’un de nos attaquants. Une fois retombé des airs ce même gardien, pris d’une folie inexplicable alors que les trois points étaient acquis au bout d’une solide prestation pour lui-même, projetait de manière volontaire le cuir sur l’un des nôtres avec un rebond qui voyait le ballon franchir la ligne.

Considéré par l’arbitre comme une agression, ce fait de jeu allait être traduit par l’expulsion du gardien, l’annulation du but et la désignation d’un second penalty pour la Une. Dans un état second, le gardien poursuivait dans sa folie en provoquant une bagarre hors du terrain dont il est encore actuellement difficile d’établir les responsabilités des uns et des autres. Le jeu reprenait à la 97ème minute avec un penalty transformé par Placido et synonyme de nul à la fois juste et chanceux. Il faudra attendre mercredi et la publication des sanctions pour prendre la mesure de ce qui s’est passé entre la 92ème et la 97ème minute de jeu via le rapport que l’arbitre transmettra à la commission de discipline de l’ACVF et/ou au comité central selon qui s’occupe désormais de ce type de cas. On signalera également l’expulsion de l’entraineur de Saint-Prex dans le courant de la première mi-temps pour voie de fait envers l’arbitre central.

Au-delà de cette fin regrettable, la Une prend un nouveau point qui porte son total à 10 en 6 matchs et qui la place en position de finaliste avant les matchs de samedi et dimanche. Aussi éphémère que cette situation puisse être elle n’en demeure pas moins fantastique et historique en devenant le meilleur classement jamais obtenu par le club (avant ou après la fusion et toutes proportions gardées en fonction de l’évolution de notre sport) en 80 ans d’existence (sur la base de la fondation du FC Penthalaz en 1936).

Cette note positive suscite donc une incompréhension par rapport au très faible taux de présence des membres du club, qu’ils soient actifs ou passifs, honoraire ou d’honneur, aux rencontres de la Une qui évolue au meilleur niveau du football vaudois. Alors certes ce football n’est peut-être plus aussi flamboyant que lorsque la 2ème ligue correspondait à la 4ème division du football Suisse, mais tout de même. Pourquoi bouder son plaisir et ne pas venir plus nombreuses et nombreux soutenir cette équipe qui le mérite. Ceci est un appel en espérant que le plus grand nombre retrouvera le chemin du Stade communal de Penthalaz lors des prochains matchs à domicile.