Chers voisins,
A peine ressuscités d’un enfer promis, vous voilà redevenus coqs l’espace d’un tirage au sort qui vous distancie à nouveau d’une modestie bienvenue. Champions de la critique facile et donneurs de leçons sans vergogne ni frontières, c’est à grandes-gueules déployées que vos médias et analystes avisés ont vu leurs présages se réaliser lorsque vous avez évité de plonger dans le deuxième chapeau avant de rejoindre la tête de série qu’il vous plaît tant de sous-estimé à tous les niveaux.
Avec le respect dû à votre nation déjà étoilée à une reprise dans la plus grande compétition sportive qui existe, voici de quoi comparer sur la base de faits :
Le récapitulatif comptable des dix derniers tournois majeurs est sans appel. Par sept victoires, deux nuls et une défaite, le coq est bien le roi de la basse-cour.
Si les chiffres ne mentent pas où que lorsqu’ils sortent de la bouche d’hommes et de femmes politiques, une analyse plus fine permet de constater un phénomène intéressant.
Si l’on retire les faits d’armes des leaders la génération 98 qui ont émergé lors de l’Euro 1996 pour s’éteindre sur le coup de boule de Zidane en finale de la coupe du monde 2006, le décompte des classements sur quatre compétitions nous offre un résultat paritaire avec deux nuls et une défaite/victoire de chaque côté.
La cote de popularité fait également partie de ces critères subjectifs qui comptent lors d’une campagne de cette importance. Car il est trop facile de critiquer son équipe nationale lorsque ses joueurs adoptent un comportement choquant.
Pourquoi la grève de Knysna a-t-elle autant heurté un peuple qui a régulièrement recourt à cette forme de contestation dans l’exercice de sa perception de la démocratie ?
Pourquoi le comportement de Nasri fait-il tant hurler alors qu’il a court dans toutes les cités de l’hexagone ?
Pourquoi les approximations de Ribéry dans la langue de Molière amusent-elles autant dans un pays classé 25ème au classement PISA 2012 avec des inégalités qui se creusent tous les jours un peu plus sous une gouvernance socialiste ?
Au-delà donc des querelles de voisins ou d’égos, la coupe du monde de football doit donc rester cet événement rassembleur qui, en dépit d’enjeux financiers écœurants, permet aux peuples de la terre entière de débuter à pied d’égalité un tournoi où tout est possible ! Car elle est bien là, la magie du football !
Rendez-vous est pris, chers voisins, le vendredi 20 juin 2014 à 21h00 du côté de Salvador de Bahia pour que le meilleur gagne.